Comme c’est le cas du monstre du Loch Ness auquel il s’apparente furieusement, tout le monde a déjà entendu parler de l’EBITDA, ne serait-ce qu’à une réunion de Service Club au cours de laquelle un membre s’est écrié : « Tu te rends compte, j’ai vendu ma boite à 6 x l’EBITDA… »
La notion d’EBITDA, utilisée fréquemment en transmission d’entreprise est pourtant délicate à manipuler.
Mais que représente t’elle au juste ?
Acronyme anglo-saxon signifiant Earnings Before Interests Taxes Depreciation and Amortization, l’EBITDA est ce qui s’apparente le plus à notre Excédent Brut d’Exploitation (EBE)
En clair, le calcul de l’EBITDA se décompose comme suit :
+ Bénéfice net de l’exercice
+ Intérêts payés
+ Taxes payées
+ Amortissements et réductions de valeur
= EBITDA
Vous le constatez aisément, ce calcul repose exclusivement sur le compte de résultats.
L’EBITDA ne tient donc absolument pas compte de la structure financière de l’entreprise, ni de la qualité et de l’adéquation de ses actifs.
De ce fait, si on ne tient compte que de cette « méthode de valorisation », deux entreprises qui auraient des structures bilantaires totalement opposées (l’une surendettée, l’autre autofinancée) pourraient avoir la même valeur pour peu qu’elles aient un compte de résultats similaire.
C’est totalement surréaliste !!!
L’EBITDA est un bon outil quand il s’agit de déterminer le rendement d’une entreprise en isolant sa structure financière et industrielle.
Il permet aux grosses entreprises, qui ont le pouvoir d’imposer leur structure de coût, de déterminer le prix qu’elles seraient prêtes à payer pour acquérir une plus petite structure, délocalisable.
Par contre, au niveau TPE/PME, c’est un outil dangereux à manipuler, surtout si on y apporte aucune correction.
Tout au plus permet-il, appliqué aux côtés d’autres méthodes d’évaluation, de déterminer si ces dernières ne s’éloignent pas trop du Marché.
N’oubliez jamais : « Comparaison n’est pas raison »